Après 15 ans de « do the job », mes envies, mes rêves et surtout ma gourmandise ont repris leurs droits. La réflexion a été longue car de toute évidence, il n’est pas aisé de quitter sa zone de confort, mais c’est devenu vital alors je vais tout au moins faire une pause gourmande et tant qu’à faire, préparer un CAP pâtisserie !
Une fois cette première étape franchie, vient la recherche d’une école où la quête du Graal. J’insiste bien sur ce point, car lorsque tu engages un processus de reconversion professionnelle, en dépit de toutes les dispositions légales existantes, si ta détermination n’est pas au rendez-vous, les écoles réussiront à te faire rebrousser chemin. Je m’explique.
La règle commune à toutes les écoles est de minutieusement remplir un dossier d’inscription (comprendre se mettre à poil), y joindre un CV, une lettre de motivation et – les écoles préparant aux métiers de bouche n’ayant pas échappé au concept de la rude sélection – de décrire un projet professionnel.
Le plaisir, l’envie étant des notions résolument en pleine obsolescence, ton projet professionnel devra être béton, viable et original. Mes questions : c’est quoi béton, viable et original ? Et surtout au regard de qui ? Pour le savoir, il fallait de toute façon que je me prête auX jeuX.
La première école où j’ai candidaté est considérée comme le « Harvard de la gastronomie française » et après avoir passé l’étape de la sélection du dossier papier, j’ai été convoquée pour un entretien de sélection de la future promotion 2015-2016. Honnêtement, j’ai eu le sentiment de m’être présentée à un buissness RDV pour un prêt d’au moins un million d’euros, où l’objectif était de convaincre le banquier de tout l’intérêt qu’il gagnerait à me prêter cette somme !!! Ma foi, je m’étais pas si mal défendue, mais c’était insuffisant. Au final l’école a estimé que je ne nécessitais pas d’une formation d’un an et me proposera une formation intensive de seulement 3 semaines (comprendre qu’elle a décidé à ma place, de mon besoin de formation pour monter mon entreprise).
La seconde école, présentait l’avantage d’être non loin de mon domicile et d’inclure à son cursus un module de gestion d’entreprise…cool, car même si j’ai ma casquette de contrôleur de gestion, ça ne me semble pas inutile. Là, je suis convoquée pour des tests écrits de français et mathématiques afin qu’ils s’assurent que je sois bien en capacité de suivre des cours du niveau CAP avant de passer l’entretien de motivation avec le directeur de l’école en espérant décrocher le fameux sésame !!! Ma déception sera la première au rendez-vous et je déciderai de mettre un terme à cet entretien, refusant d’intégrer une école aux méthodes quelques peu douteuses, bref je ne m’étendrais pas !!!
Arrive l’instant de l’oral où je remets ma copie. La chargée de recrutement jette un oeil, s’arrête sur ma recette et rétorque : » ah c’est bien, mais de toute façon je n’y connait strictement rien en pâtisserie ! Je ne saurai pas vous dire si c’est bon, je vous fais confiance ! ». Tu l’auras compris, cet entretien n’a rien eu de conventionnel, mais la sélection était faite, j’avais gagné mon droit d’entrée mais je déciderai de ne pas donner suite!
J’ai poursuivi mes recherches et suis passée à la troisième étape cette fois-ci administrative; il fallait que j’obtienne l’accord de mon employeur pour partir en formation; un courrier pour formaliser sa demande et …oui…une nouvelle lettre de motivation (comprendre, dès fois que tu ne sois pas certain(e) de ton choix…hein !!!).
bravo je ne dis que ça!
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